Portrait entrepreneur: Falihery Ramakavelo, Directeur de VATEL Madagascar
Submitted by admin on Fri, 07/19/2019 - 15:58
VATEL Madagascar est une école d’enseignement supérieur de Management du Tourisme et de l’Hôtellerie, filiale du groupe Vatel et créée en 2014 par Falihery Ramakavelo et son épouse Hanitra Ramakavelo. Le site principal est situé à Ambatoroka, Antananarivo, et un nouveau campus sera ouvert en octobre 2019 à Morondava pour accueillir les étudiants du Master Ecotourisme.
VATEL est le 3e investissement réalisé par Miarakap, première société d’investissement à impact dédiée au financement et à l’accompagnement des Petites et Moyennes Entreprises à fort potentiel à Madagascar, sponsorisée par I&P.
Interview de Falihery Ramakavelo, Directeur Général de VATEL Madagascar
Quelques mots sur votre parcours et votre arrivée au sein du groupe VATEL ?
Mon arrivée dans le milieu de la formation hôtelière s’est faite un peu par hasard. Mon parcours professionnel a connu plusieurs phases : d’abord dans l’armée malgache, entrée dans le monde de la finance avec la filiale du groupe Société Générale à Tamatave, puis le travail avec plusieurs grands groupes malgaches… Après plusieurs années dans ces grandes entreprises, j’ai eu envie de monter une école, pour enseigner le management aux Malgaches et les pousser à créer une entreprise.
J’ai d’abord enseigné, à partir de 2011, à VATEL Maurice, sur les enjeux de gestion et de finance. C’est là que j’ai découvert VATEL. Son modèle me semblait très bon, car il mêle à la fois la théorie et la pratique. On m’a ensuite proposé de démarrer la franchise à Madagascar, ce que j’ai accepté très naturellement : le secteur du tourisme et de l’hôtellerie est fondamental dans un pays exceptionnel en termes de biodiversité, et les besoins énormes en termes de formation.
Quels sont ces besoins auxquels entend répondre VATEL Madagascar ?
Il manque beaucoup de cadres de qualité dans l’industrie hôtelière et le tourisme. Le constat s’applique aussi pour le personnel d’exécution (serveurs, cuisiniers, etc.), qui manque aussi de qualification.
Notre souci premier est d’avoir un modèle de formation qui soit efficace : quand les étudiants sortent de l’école, ils sont pleinement opérationnels. on essaye vraiment de faire en sorte que nos étudiants arrivent à entreprendre quand ils sortent de VATEL.
Les retours jusqu’à maintenant sont excellents. D’un côté, on a de plus en plus d’étudiants et la sélection des candidats devient de plus en plus difficile. D’un autre côté, nous travaillons étroitement et sommes désormais largement reconnus par les hôteliers malgaches, qui ont besoins de cadres efficaces et performants.
Comment s’est faite la rencontre avec MIARAKAP ? En quoi consiste l’investissement ?
On a connu MIARAKAP depuis le début de VATEL. On organise chaque année pour nos étudiants des rencontres avec des hôteliers mais avec des fonds d’investissement, pour ceux qui souhaitent monter leurs entreprises. Au fur et à mesure, nous nous sommes dit que MIARAKAP pouvait aussi être utile pour VATEL même. Nous avions besoin d’investisseurs et de fonds pour améliorer nos outils pédagogiques et équiper nos centres. Nous avions aussi un besoin d’appui au niveau de la gouvernance. MIARAKAP pouvait nous apporter cette assistance technique, et les fonds nécessaires pour nous développer.
Le partenariat avec MIARAKAP tient en trois objectifs principaux : améliorer notre offre de formation, maîtriser notre développement comme nous grandissons d’année en année, et pouvoir nous développer dans beaucoup de territoires malgaches. Nous croyons beaucoup dans la décentralisation, et nous souhaitons ouvrir des écoles, ou des écoles-hôtels, dans les principales régions de Madagascar.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la spécialisation de VATEL Madagascar dans l’écotourisme ?
VATEL compte aujourd’hui 50 écoles dans le monde, et une dizaine d’entre elles ont une spécialisation.
Madagascar a une biodiversité unique au monde : c’est un atout majeur, qu’il faut mettre en valeur mais aussi protéger. Notre pays court aujourd’hui un grand danger quant à l’avenir de sa faune et sa flore. Cette spécialisation en écotourisme est une façon de répondre à ces enjeux.
MIARAKAP bénéficie de ressources d’assistance technique par le biais du « Critical Ecosystem Partnership Fund » (CEPF). Ces ressources bénéficieront directement au développement de notre nouveau centre de formation professionnelle installé dans la région de Morondova, à l’Ouest de Magascar.
►Voir ci-dessous pour en savoir plus sur le CEPF
Vous insistez sur l’importance de l’entrepreneuriat à Madagascar. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs ?
A Madagascar, il y a très peu d’entrepreneurs par rapport au nombre d’habitants, alors que c’est l’entrepreneuriat qui est la première source de revenu pour améliorer l’économie d’un pays.
Je donnerai 3 mots clés qui me semblent indispensables pour sa lancer dans l’entrepreneuriat : foi, passion, et discipline. Il faut croire en son projet, et surtout ne pas se lancer dans un secteur uniquement car les perspectives de profit semblent intéressantes… Ce genre de motivation ne tient pas dans le temps ! Et enfin il faut savoir s’entourer, ne pas vouloir tout faire tout seul. Il faut avoir l’humilité, le courage, de travailler avec d’autres personnes.
Etant entrepreneur moi-même, je trouve que c’est vraiment un épanouissement personnel, intellectuel, que de pouvoir créer une activité, de pouvoir la rentabiliser et de pouvoir la pérenniser. C’est un défi personnel qui apporte énormément de satisfaction quand on a réussi.
FOCUS : Le Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF)
Le Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF) est une initiative conjointe de l'Agence française de développement, Conservation International, l'Union européenne, le fonds pour l'environnement mondial, le gouvernement du Japon, la Fondation MacArthur et la Banque mondiale. Sa stratégie consiste à aider la société civile à proposer des approches et des solutions innovantes pour résoudre les problèmes locaux, en mettant l’accent sur les points chauds de la biodiversité. Ils œuvrent dans les zones considérées comme les plus riches en biodiversité et les plus menacées.
Miarakap a noué en janvier 2018 un partenariat avec le CEPF pour mettre en œuvre un dispositif particulièrement innovant d’appui au développement d’entreprises privées ayant un impact positif sur la protection de la biodiversité à Madagascar. Le CEPF soutient Miarakap sur trois principaux axes : la mise en œuvre de la stratégie environnementale du fonds, l’identification et le soutien à des PME et start-up à fort impact environnemental positif, et le plaidoyer auprès du secteur privé sur les sujets environnementaux et de conservation de la biodiversité.
Grâce à ce partenariat, Miarakap a pu formaliser sa stratégie d’impact environnemental et former son équipe d’investissement à mieux identifier les enjeux de conservation lors du processus d’instruction des PME du dealflow. Dans ce contexte, 22 entreprises ayant un impact positif de la biodiversité malgaches ont été identifiées par l’équipe, dont 5 qui ont bénéficié d’une étude poussée.
Parmi ces 5 entreprises, l’entreprise Vatel a reçu l’approbation du comité d’investissement de Miarakap pour une prise de participation. Dans le cadre de ce partenariat entre le CEPF et Miarakap, Vatel a bénéficié d’une assistance technique qui a permis d’appuyer l’entrepreneur dans la mise en œuvre d’actions préalables à l’investissement. Vatel entre dans le cadre de ce projet grâce à son rôle dans la sensibilisation et à la formation des futurs managers d’établissements touristiques aux enjeux environnementaux lié au secteur du tourisme et à sa contribution à la génération de revenus en milieu rural.
Miarakap participe par ailleurs à de multiples événements relatifs aux enjeux environnementaux et montre un exemple de l’engagement d’un investisseur du secteur privé sur les questions de conversation de la biodiversité.
LIENS UTILES
Pour en savoir plus sur le CEPF : https://www.cepf.net/