"Lettre ouverte aux (jeunes) entrepreneurs de France" Paul Derreumaux

La cérémonie de remise des Prix de l'Entrepreneur Africain de France, le 19 juin dernier, a suscité de nombreuses réactions, à commencer par l'étonnement provoqué par son intitulé même. Pour la sphère entrepreneuriale française et internationale, il témoigne d'une prise de consience de plus en plus appuyée à propos du dynamisme et de l'essor des entreprises Africaines. Pour le contexte français, c'est un appel à revenir nouer des partenariats avec l'Afrique à l'instar de la Fondation Afrique-France. 

Mais pour Paul Derreumaux, c'est un paradoxe qu'il convient d'élucider. Tandis que la diaspora africaine de France dans son ensemble et sa diversité se démarque par une résilience peu commune et un désir d'entreprendre à toute épreuve, le terrain économique africain se montre plus que jamais propice à faire germer les initiatives jeunes. Dans sa Lettre ouverte aux (jeunes) entrepreneurs africains de France il souligne qu'il faut, maintenant et plus que jamais, encourager ces initiatives. Il est surtout vital de les alimenter avec les forces vives que constitue la jeune diaspora africaine.

Ce moment est bien sûr toujours assombri par de grandes difficultés structurelles dues à l'instabilité politique et aux lacunes des infrastructures et de l'administration locales. Mais sous d'autres égards, notamment celui de l'investissement, la chance est à saisir immédiatement. Provoquée par les jeux de concurrence des financeurs, elle s'offre plus particulièrement aux petites et moyennes entreprises, prouvant qu'il est temps pour les jeunes diplômés et entrepreneurs africains résidant à l'étranger de revenir.

Il ponctue son billet, moins par optimisme que par défi : "A la jeunesse africaine de montrer que ce n'est pas qu'un rêve, mais une réalité qu'elle peut porter en elle-même."

Paul Derreumaux est le fondateur et président d'honneur du groupe BOA. Economiste, il est aujourd'hui consultant et tient un blog d'analyse économique avec une affinité particulière pour l'Afrique Subsaharienne. Il a soutenu le projet IPDEV dès ses tous premiers débuts.